Geographie du Tchad

tchad.gifGéographie du Tchad

Superficie : 1 284 000 km2. Population : 8 500 000 habitants. Densité : 6,6 hab/km2.
Villes. N’Djamena (capitale) : 650 000 hab. Sarh : 130 000 hab.
Au nord, le territoire empiète sur le Sahara méridional, partiellement montagneux (massif du Tibesti) et volcanique. Le sud est formé de savanes recouvrant des plateaux.
Fleuve : le Chari. Le lac Tchad.

Politique du Tchad

République. Régime présidentiel, multipartisme. Idryss Déby, président du Conseil d’État, détient le pouvoir. Premier ministre : Moussa Faki Mahamat.

Economie du Tchad

Extraction de carbonate de soude, espoir de pétrole.
L’agriculture est la première ressource du pays : millet, coton. Elevage : bovins (4 500 000 têtes), ovins (2 000 000), caprins (3 000 000). L’industrie végète.
PIB : 1,2 milliard de $. Par habitant : 200 $. Export : 0,1 Md $. Import : 0,2 Md $.
Monnaie : le franc CFA dévalué de 50 % en 1994.

Synthèse économique du Tchad

Population : 8,5 millions d’habitants.
Croissance démographique : 4,5 %.
Indice de fécondité : 6,2 %
PNB 2003 (1) : 1,85 Mds $.
Croissance annuelle du PIB (en %) : 2001 (9,5 %), 2002 (9,9 %), 2003 (9,8 %).
PNB 2003 par habitant en $ : 220 $.
Taux d’inflation : 6 % (2003).
Structure du PIB (en %) :
– agriculture : 38 % – industrie : 16,8 % – service : 45,1 %.
Montant des exportations (1) : 0,3 Mds $ (2002).
Montant des importations (1) : -0,96 Mds $ (2002).
Qualité des statistiques : incertaine.
Diagnostic COFACE : risque élevé.

Histoire du Tchad

05-31-toumai.jpgL’État du Tchad dans ses frontières actuelles est une création de la colonisation européenne. Ses frontières sont la résultante de négociations entre Français, Anglais et Allemands dans les années 1880. Mais l’espace tchadien possède une histoire riche et relativement bien connue. Il est sans doute un des berceaux de l’Humanité (découverte récente de « Toumaï »). Il a été par la suite le siège de trois grands royaumes sahéliens : le Kanem-Bornou, le Baguirmi et le Ouaddaï.

Considéré comme protectorat français à partir de 1900, le Tchad fut érigé en colonie en 1920 dans le cadre de l’AEF (Afrique équatoriale française). Sous l’impulsion du gouverneur Félix Eboué, il fut la première colonie française à se rallier à la France libre en 1940.

Devenue république autonome en 1958, le Tchad accéda à l’indépendance le 11 août 1960 sous la présidence de François Tombalbaye. Celui-ci dut bientôt faire face à la révolte des populations du Nord, en majorité musulmanes, ce qui l’amena à solliciter l’aide des troupes françaises en 1968. Après l’assassinat de Tombalbaye en 1975, le pouvoir échut au général Félix Malloum, qui dut céder la place en 1979 au nordiste Goukouni Oueddei, à la suite de la première bataille de Ndjamena. En 1980, la seconde bataille de Ndjamena permit à Goukouni Oueddei d’évincer son rival, Hissène Habré, avec l’aide décisive des troupes libyennes.

Après l’échec d’un projet de fusion entre le Tchad et la Libye en 1981, les troupes libyennes se retirèrent dans le cadre d’un accord conclu avec le gouvernement français. En 1982, Goukouni Oueddei fut renversé à son tour par Hissène Habré, qui dut faire appel l’année suivante aux troupes françaises pour contenir une nouvelle invasion libyenne. En 1987, une contre-offensive des forces tchadiennes contraignit finalement les troupes libyennes à évacuer le pays, à l’exception de la bande d’Aozou, qui ne fut restituée au Tchad qu’en 1994.

En 1990, Hissène Habré fut chassé du pouvoir par Idriss Déby Itno, qui est en place depuis lors. Paradoxalement, ce dernier semble bénéficier aujourd’hui du soutien de la France et de la Libye, face aux divers mouvements de rébellion qui seraient plus ou moins encouragés par le Soudan voisin, en liaison avec le conflit du Darfour.

Préhistoire

Toumaï est le surnom d’un crâne fossile de primate découvert en 2001 au Tchad. Il a conduit à la définition d’une nouvelle espèce, Sahelanthropus tchadensis, que certains paléoanthropologues considèrent comme l’une des premières espèces de la lignée humaine.

Historique

Le crâne quasiment complet de Toumaï (image) a été mis au jour dans le désert du Djourab au Tchad, à 800 km au nord de Ndjamena dans le cadre de la Mission paléoanthropologique franco-tchadienne dirigée par Michel Brunet. Il a été découvert le 19 juillet 2001 par une équipe de quatre hommes (Ahounta Djimdoumalbaye, qui fut le premier à toucher le fossile, Fanoné Gongdibé, Mahamat Adoum et Alain Beauvilain, qui dirigeait la mission) en service au Centre national d’appui à la recherche (Ministère de l’enseignement supérieur de la République du Tchad).

Cinq fragments de mâchoire et quelques dents ayant pu appartenir à neuf individus ont été découverts sur trois sites proches, de juillet 2001 à mars 2002. Toumaï n’a pu être daté de manière absolue mais des méthodes de datations biogéochronologiques permettent d’évaluer son âge à environ 7 millions d’années.

Caractéristiques de Toumaï

Toumaï mesurait environ un mètre et pesait près de 35 kg. Pour ses découvreurs, Toumaï serait un mâle. Son très fort bourrelet sus-orbital plaide également en faveur de l’attribution du crâne à un mâle. Il vivait dans les forêts qui jouxtaient le voisinage d’un lac ou à proximité d’une rivière. La découverte de Toumaï, 2 500 km à l’ouest du rift est-africain, a obligé le paléo-anthropologue Yves Coppens à remettre lui-même en cause sa théorie de l’East Side Story formulée en 1982.

Dénomination

Toumaï signifie « espoir de vie » en langue gorane ou Toubou. Ce nom a été choisi par le Président de la République du Tchad. Il désigne dans cette langue des enfants nés juste avant la saison sèche. Les chances de survie de ces enfants sont alors plus limitées.

Anciens États

Plusieurs entités politiques ont existé dans l’espace tchadien actuel. Elles ont souvent co-existé, entretenant entre elles des rapports de rivalité, de domination, de suzeraineté ou d’alliance.

Chacune a son histoire et ses caractéristiques. La nature du pouvoir et du chef n’est pas la même partout et à toutes les époques : chef religieux, chef politique et militaire.

Certaines de ces formations sont très anciennes et ont un prolongement dans le Tchad d’aujourd’hui par les autorités traditionnelles (sultans, chefs traditionnels) qui co-existent avec les autorités administratives.

Le royaume du Kanem (Kanem-Bornou)

Le royaume du Kanem est fondé vers le VIIIe siècle par la dynastie Teda (Toubous, population noire originellement établie au Nord du Tibesti). Sa capitale fut la ville de Ndjimi.

Musulman à partir du règne d’Oumé (vers 1085), il atteignit son apogée avec Dounama Dibalami (1220/1259), qui l’étendit vers le Fezzan et le Nil et lia des relations avec les royaumes berbères, en particulier avec les Almohades.

Après la mort de Dounama le royaume se morcela rapidement. Au XIVe siècle, il fut menacé par les Saos et les Boulala venus de l’est. Pour échapper à ces attaques extérieures, les souverains du Kanem durent se réfugier sur la rive ouest du lac Tchad où ils fondèrent le royaume de Bornou en 1395.

Le Bornou reconquit le Kanem et devint le Kanem-Bornou au XVIe siècle. L’empire atteint son apogée sous le règne d’Idriss III Alaoma (15801603).

A la fin du XVIIIe siècle, le Bornou a retrouvé une puissance certaine et étend son influence jusque sur les peuplades de la Bénoué moyenne. Sa prospérité est essentiellement basée sur le trafic des esclaves.

À la fin du XIXe siècle, la région est ravagée par le négrier soudanais Rabah qui s’impose comme le dernier sultan du royaume ; puis ce dernier est écrasé par les armées françaises en 1900.

Le royaume du Ouaddaï

Le royaume du Ouaddaï est un ancien État localisé dans l’État actuel du Tchad. Il n’existe plus aujourd’hui en tant qu’entité politique indépendante, mais seulement comme chefferie traditionnelle en relation avec les autorités administratives tchadiennes modernes.

Le royaume du Baguirmi

Le royaume du Baguirmi est un ancien État localisé dans l’État actuel du Tchad. Il n’existe plus aujourd’hui en tant qu’entité politique indépendante, mais seulement comme chefferie traditionnelle en relation avec les autorités administratives tchadiennes modernes.

Le royaume bilala de Yao-Fitri

Les principautés kotoko

– MANI – DOUGUIA – MANDELIA – LOGONE BIRNI – GAOUI – LOGONE GANA

Le royaume moundang de Léré

Le royaume Moundang de Léré est un ancien État localisé dans le sud-ouest de l’État actuel du Tchad. Il n’existe plus aujourd’hui en tant qu’entité politique indépendante, mais seulement comme chefferie traditionnelle en relation avec les autorités administratives tchadiennes modernes.

Le royaume toupouri de Doré

Le royaume toupouri de Doré est un ancien État localisé dans les États actuels du Tchad (principalement) et du Cameroun. Il n’existe plus aujourd’hui en tant qu’entité politique indépendante, mais seulement comme chefferie traditionnelle en relation avec les autorités administratives tchadiennes modernes

Le royaume kenga de Mataya

Période coloniale

Le Tchad, colonie française

Durant la Seconde Guerre mondiale, en juillet 1940, le gouverneur Félix Éboué décida de rallier le général de Gaulle et le Tchad fut la première colonie à se joindre à la « France Libre ». Le Tchad servit alors le point de départ de plusieurs opérations militaires dirigé par Leclerc dans le désert libyen (1941-1943).

Les résistances au colonialisme et les répressions

Période contemporaine

  • 1960 : Le Tchad accède à l’indépendance sous la présidence de François Tombalbaye. La moitié nord du pays restera sous contrôle de l’armée française jusqu’en 1965.
  • 1966 : Création du FROLINAT (Front de libération nationale du Tchad).
  • 1968 : Le président Tombalbaye fait appel aux troupes françaises pour venir à bout de la rébellion dans le nord du pays.
  • 1973 : La Libye annexe la bande d’Aozou.
  • 1974 : L’ethnologue Françoise Claustre est prise en otage par les rebelles toubous d’Hissène Habré, dans le désert du Tibesti. Elle ne sera libérée qu’en 1977.
  • 1975 : Le président Tombalbaye trouve la mort au cours d’un coup d’Etat qui aboutit à la prise du pouvoir par le général Félix Malloum. Ce dernier demande le départ des troupes françaises quelques mois plus tard.
  • 1978 : Les troupes françaises interviennent à nouveau pour soutenir le général Malloum. Celui-ci confie la direction du gouvernement à Hissène Habré.
  • 1979 : Première bataille de Ndjamena : le général Malloum doit céder la place à Goukouni Oueddei, président du FROLINAT, qui prend la tête d’un gouvernement d’union nationale de transition (GUNT). Hissène Habré devient ministre de la défense.
  • 1980 : Seconde bataille de Ndjamena, opposant Hissène Habré à Goukouni Oueddei : ce dernier l’emporte avec l’aide des troupes libyennes, qui occupent la majeure partie du pays.
  • 1981 : Après l’échec d’un projet de fusion entre la Libye et le Tchad, les troupes libyennes évacuent le pays, à l’exception de la bande d’Aozou.
  • 1982 : Hissène Habré s’empare de Ndjamena à la tête des FAN (Forces armées du Nord). Goukouni Oueddei se réfugie au Cameroun.
  • 1983 : Les partisans de Goukouni Oueddei s’emparent de Faya-Largeau avec l’aide des troupes libyennes, tandis que les troupes françaises se déploient dans le centre et le sud du pays (Opération Manta).
  • 1984 : Accord entre Paris et Tripoli prévoyant l’évacuation « totale et concomitante » du Tchad par les forces françaises et libyennes.
  • 1986 : Les forces libyennes ayant repris l’offensive, la France fait bombarder l’aéroport libyen de Ouadi-Doum et déploie de nouvelles troupes à Ndjamena (Opération Epervier).
  • 1987 : Les troupes tchadiennes reprennent Faya-Largeau, dernière place forte libyenne dans le nord du pays. La bande d’Aozou ne sera restituée au Tchad qu’en 1994, sur décision de la Cour internationale de justice.
  • 1990 : Idriss Déby s’empare de Ndjamena à la tête du MPS (Mouvement patriotique du salut). Hissène Habré se réfugie au Cameroun, puis au Sénégal.
  • 2001 : Découverte du crâne fossile de Toumaï, vieux de sept millions d’années et considéré comme le plus ancien hominidé connu.
  • 2005 : Apparition de deux nouveaux mouvements rebelles, le SCUD (Socle pour le changement, l’unité nationale et la démocratie) et le FUC (Front uni pour le changement).